La filiale de crédit à la consommation de BNP Paribas qui s’occupe de la marque Cetelem, a déclarée ce lundi avoir des inquiétudes quant aux effets du projet de loi Hamon sur l’activité qu’elle mène. Hormis cela, elle a aussi émis l’hypothèse que cela pourrait avoir des conséquences sur l’emploi en France au regard des deux propositions du projet de loi.
Deux propositions de la loi Hamon qui sèment l’inquiétude
Le groupe BNP Paribas s’est alarmé, notamment à cause des deux propositions que sont : la réduction de la durée du plan conventionnel de redressement à 5 ans au lieu de 8 ans et la diminution du délai d’inactivité des crédits renouvelables désormais sur une période d’un an. Deux propositions introduites par voie d’amendement. C’est ainsi que le Directeur général et gérant de la marque Cetelem, Thierry Laborde a déclaré que « l’objectif de la loi est de prévenir le surendettement et c’est bien. Mais, ils s’y prennent mal avec ces deux amendements ».
Concernant le plan de redressement, il avertit qu’une nouvelle réduction de la durée aura des conséquences sur les clients. En 2010 déjà dans le cadre de la loi Lagarde, la durée était passée de 10 ans à 8 ans. Un dispositif qui permet actuellement aux créanciers de rétablir leur situation financière sur huit ans au maximum. Réduire la durée pourra entrainer une réduction majeure de l’accès au crédit et par conséquent à la consommation aussi. Ce qui induira à une baisse de la production des crédits de 2 à 5 milliards d’euros.
Pour ce qui est de la diminution du délai d’inactivité des crédits renouvelables, elle a déjà eu des conséquences graves depuis la loi Lagarde. En effet, en la réduisant d’un an, cela signifie que les comptes de crédits renouvelables devront être fermés sur une période d’un an, si le détenteur n’en fait pas une demande expresse pour qu’il reste actif. Un amendement qui coûtera encore près de 8 millions de comptes fermés sur un total de 20 millions. Soit une augmentation depuis la dernière mesure qui avait entraîné la fermeture de 7 millions de comptes. Au regard de ces chiffres, Thierry Laborde ne peut qu’exprimer ses craintes face à l’emploi quand on sait que certains acteurs tels que le Crédit Agricole ont déjà réduit la taille de leur effectif dans leur filiale du crédit à la consommation. Il conclut en disant que : « L’impact de la loi Hamon va être assez significatif pour nous, au moment où le secteur souffre en France. Il y aura bien sûr des conséquences sur l’emploi si ces mesures passent en l’état, aussi bien chez les distributeurs qu’au sein des établissements de crédit ».
Toutefois, un espoir est toujours permis, car le texte adopté en première lecture par les députés ce début juillet devrait être soumis aux Sénateurs dès la prochaine rentrée.