Banquiers et assureurs sont du même avis pour une remontée en douceur des taux d’intérêt. Un tel mouvement permettrait d’améliorer les marges selon les banques.
Le meilleur scénario selon les deux acteurs
Pour les assureurs et les banquiers la perspective d’une baisse continue des taux d’intérêt est vraiment le pire scénario auquel, ils assisteront. En effet, d’après l’étude réalisée par BCG (Boston Consulting Group) en collaboration avec AXA Investment Managers, la question sur la baisse continue des taux est la préoccupation majeure des directeurs de compagnies d’assurance en Europe. Selon eux une telle situation briderait leurs revenus financiers étant donné que les assurances vendent en grande partie des contrats en euros adossés à des obligations. Cela les conduirait donc à trouver d’autres placements plus conséquents.
Du côté des banquiers, il porterait à croire que la situation actuelle signifie une disponibilité de ressources financières, car ils peuvent se permettre de moins rémunérer les dépôts des épargnants. Néanmoins, « les marges dégagées sur les activités de crédit et de financement sont écrasés dans cette situation de taux anormalement bas » explique un analyste de chez Fitch. Ils ont donc tous les deux intérêt à ce que les taux augmentent, mais une hausse en douceur serait le meilleur des scénarios pour eux.
Les inconvénients d’une hausse brutale
Au vu des différentes analyses, il apparaît clairement qu’une hausse brutale des taux d’intérêt serait un véritable désastre. En effet, Cyrill Chartier-Kaster argumente que : « compte tenu des dispositions du marché, certain franc-tireurs pourraient en profiter pour ouvrir de nouveaux fonds qui seraient plus rémunérés. Ce qui pourrait tenter les épargnant à fermer leur contrats et aller placer leurs épargnes dans ces nouveaux fonds ». Des rachats qui feraient courir d’énormes risques pour les compagnies d’assurance.
Pour les banquiers, la hausse brutale des taux selon Cyrill Blesson, associé chez PAIR Conseil « se répercuterait au bilan par un risque de défaillance accru des créanciers compte tenu de la faiblesse de l’activité ». Les coûts liés au refinancement grimperaient sur les marchés et dans un tel climat les épargnants chercheront directement à placer dans des produits liquides tels que les livrets qui constituent en partie une ressource pour les banques.